Ça y est, c'est parti : un premier voyage sans Jérémec à mes côtés qu'il me suffit de suivre aveuglément avec une confiance totale dans les moindres de nos déplacements. Cette fois-ci je suis on my own et c'est aussi terrifiant qu'excitant !
Après une journée à Bruxelles en compagnie de Seb et sa douce Alix (encore merci, c'était beau, et vive les kilts), j'ai donc pris l'avion direction RABAT. Trois heures infernales assise sur le siège juste devant un petit être qui a cru bien faire en donnant des coups de pieds et en pleurant non-stop pendant les trois heures du trajet. Mais passons, l'arrivée et la découverte du Maroc m'ont rapidement changé les idées.
Le trajet en bus de l'aéroport à l'institut Al Mowafaqa m'a directement plongée dans le bain. Des palmiers. Des palmiers. Des palmiers. Des maisons aux toits plats. Des policiers à pied au milieu des rond-points. Globalement des piétons partout sur la route. Des fils à linge étendus entre des appartements. Des hommes qui sortent des chaises pliables et s’assoient au milieu de la rue pour bouquiner le journal. Et la chaleeuur.
Après un petit temps de présentation avec les journalistes et les autres étudiants, j'ai enfin pu découvrir l'endroit où nous allons dormir toute cette semaine : Notre-Dame de la Paix. Un lieu magnifique, avec de grands jardins et de toutes petites - néanmoins adorables - chambres pour compenser.
Une fois mes valises posées, il est l'heure pour moi d'accompagner Ilies réaliser le rêve d'une vie, après 21 ans d'attente mesdames et messieurs : manger enfin... un Big Mac. Eh oui, les seuls burgers halal se trouvent ici !
Il suffit de se planter au milieu de la route la main en l'air et au bout de quelques minutes à peine, un taxi s'arrête pour nous. A son bord, Fettah, le meilleur conducteur de taxi marocain selon nous pour le moment. Ilies travaille son arabe en discutant avec lui sur un fond de musique marocaine, tandis que Fettah lui accorde toute son attention et en oublie visiblement le code de la route. La course nous coûte seulement 7 dirhams (à peu près 50 centimes) !
Après une déception pour Ilies concernant le goût de son Big Mac, re-taxi jusqu'à l'espace Hassan où a lieu le repas du soir. Ce deuxième trajet en taxi me permet de comprendre que les fréquences d'utilisation des clignotants et du klaxon sont inversées par rapport aux normes françaises. Sympa. Dangereux mais sympa. Oh, et oubliez vos réflexes vous autres jeunes conducteurs, les ceintures sont tout simplement absentes.
L'espace Hassan est un endroit magnifique, nous sommes accueillis par des femmes avec des robes superbes qui nous proposent des dates et de l'elben (dédicace Sarah toi même tu le sais). Il y a des plantes partout, de la musique, des fontaines, le tout crée une ambiance hyyyper relaxante. A l'étage, nous sommes tous rassemblés sous une sorte d'immense chapiteau en tissu, pour que les organisateurs puissent dire un mot aux quelques 200 personnes qui participent à l'université d'été. Ensuite, à table pour un repas haut en couleur en compagnie de Zuheer, dont le rôle est plutôt flou mais qui semble être journaliste-accompagnateur de bus-photographe-garde du corps, et accessoirement le nouveau meilleur ami d'Ilies. On est 8 autour d'une table ronde et on déguste une soupe de légumes, une omelette au fromage, et du nougat glacé en dessert.
Tout le petit groupe commence à fatiguer, alors on s'aventure dans la nuit pour prendre un dernier taxi qui nous ramènera à Notre-Dame de la Paix. Une fois là-bas, on passe un peu de temps sur les marches de l'école à discuter, et on a la chance d'entendre des chants religieux juste de l'autre côté de la rue. Après quelques explications de Brahim (le gardien de nuit), on apprend que ces chants servent à célébrer la naissance d'un enfant ! Une femme vient donc d'accoucher dans l'une des maisons en face, les chants résonnent dans la rue, et beaucoup d'hommes sortent pour aller serrer la main d'un homme qui est visiblement le père de l'enfant, très heureux et fier de là où on voit la scène.
J'apprends l'arabe avec Ilies : choukran (merci), b'slama (aurevoir), sma7le (de rien).
La fatigue se fait ressentir, à demain pour de nouvelles aventures !