Mon périple à travers les Terres Australes continue. Je suis arrivé aux îles Kerguelen le 13 Novembre dernier. Cela paraît loin maintenant mais c’était il y a seulement deux semaines. C’est une terre très vaste que nous trouvons ici. Pour comparaison, cela fait la taille de Corse en superficie. Il y a beaucoup plus de personnes qui y passent l’année et donc beaucoup plus de projets scientifiques. Nous voyons en premier l’arche de Kerguelen, cela annonce le début du voyage autour de tous les bouts d’île pour arriver jusqu’à destination : la base de Port-Aux-Français.
C’est la dernière soirée pour nos amis qui vont quitter le bateau. Sur les Terres Australes, il existe ce qu’on appelle des cabanes qui se différencient de la base. Ces cabanes sont des abris, souvent à plus de cinq à six heures de marche où l’on peut trouver des lits, des vivres (ramener le plus souvent par hélicoptère lors des rotations du Marion Dufresne) et qui servent à mener les opérations scientifiques durant l’année. Le 14 novembre, je suis alors sur les opérations logistiques de ravitaillement et de démantèlement de cabanes existantes sur place. Une vieille cabane se trouvant sur le glacier de Kerguelen à vider totalement et une autre à vérifier suite à une infiltration d’eau. Il faut savoir que le climat sur ces îles est peu clément et que la grêle, la pluie et les tempêtes peuvent faire rage tout le long de l’année. Je pars donc en hélicoptère, armé d’un pied de biche et d’un filet spécialement conçu pour l’héliportage. Quel magnifique vue j’ai pu avoir sur le glacier de Kerguelen. Peu de personnes auront l’occasion de le voir. Je n’ai malheureusement pas de photos à montrer mais seulement des souvenirs gravés dans ma mémoire. Par la suite, nous arrivons devant la base mais je ne faisais pas parti des chanceux à descendre dès le premier soir mais le lendemain seulement. J’ai pu faire la connaissance avec les éléphants de mer, les goélands dominicains et d’autres animaux et plantes propres à Kerguelen autour d’un peu de neige.
Le lendemain, visite de la grande cascade qui ne paraît pas si impressionnante en photo mais bien plus en vrai. Grande coulée d’une quinzaine de mètres pour une hauteur totale de trente mètres. Après trois heures de marche, cela fait du bien de voir ce paysage, pas très représentatif de l’île mais très sympathique à voir tout de même.